Révolution écologique oblige, l’agriculture urbaine s’apprête à remodeler nos villes pour le plus grand bonheur des amoureux de la nature et des gourmands.
Du miel récolté sur les toits de l’Opéra de Paris, des champignons cultivés dans d’anciens parkings, un potager s’étalant sur les hauteurs d’un grand magasin… Irons-nous demain chercher notre lait à deux pas d’une station de métro ? L’idée est de revitaliser des parcelles d’espaces libres et les lieux oubliés de nos villes (cours, toits, parkings, terrasses, murs). Tirer parti de tous ces espaces permettrait de produire au plus près des consommateurs et d’ainsi réduire l’impact carbone de notre consommation. Selon la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), 800 millions de personnes la pratiquent déjà dans le monde et on estime que 1 m2 urbain peut fournir jusqu’à 20 kg de nourriture par an.
À Paris, une ferme maraîchère doit prochainement faire son apparition sur 7 000 m2 de toits, porte de la Chapelle. 50 000 tonnes de fruits, légumes et aromates devraient y être produits et commercialisés localement par une chaîne de supermarchés. Au global, la capitale devrait compter une trentaine d’hectares cultivés en 2020.
Parce qu’il requiert grands espaces et infrastructures, l’élevage de vaches laitières peut difficilement s’inscrire dans ces pratiques urbaines. Toutefois, même menacé par la pression foncière, il se maintient plutôt bien à la périphérie des villes : l’Association des Fermes laitières et Fromagères d’Ile de France regroupe ainsi 32 fermes autour de Paris. S’il a essentiellement un rôle social, culturel et éducatif, l’élevage en milieu urbain a le mérite de répondre au besoin de nature des citadins et de faire se rencontrer deux univers. La métropole agricole reste encore à inventer !